Repenser l’architecture pour les somnambules
Rénovation d’un appartement de 160 m² situé rue d’Amsterdam, dans le IXe arrondissement de Paris pour un couple et ses deux enfants, dont le père souffre de sévères crises de somnambulisme. Situé au 8ème étage, l’appartement dispose d’un espace partagé desservant deux chambres d’enfant, un bureau, un balcon, ainsi qu’une suite parentale.
La modularité des espaces au moyen de parois courbes et de portes sur rails favorise un double usage de l’appartement entre le jour et la nuit, en rendant invisible la pathologie du somnambule. La liberté de circuler dans l’appartement en journée pour le somnambule se voit restreinte au simple accès à l’espace de vie la nuit tombée.
Rendre au somnambule la liberté de vivre ses rêves dans le volume de l’appartement implique la suppression de tout obstacle dans la déambulation nocturne du somnambule. Ainsi, l’ensemble du mobilier du séjour, de la salle à manger ainsi que de la chambre parentale ont été redessinés afin de disparaître une fois la nuit tombée.
Le volume est souligné par des liserés phosphorescents en périphérie des panneaux acoustiques, minimisant le bruit engendré par le passage du somnambule et lui créant un repère visuel en cas de réveil.
La salle à manger, disposant d’une table et de six chaises, disparaît entièrement de nuit, dissimulée dans un vaisselier sur mesure toute hauteur.
Le lit est travaillé comme un module central fixe au sein duquel sont intégrés une lampe et deux tables de chevet. De part et d’autre du sommier, deux structures de mousse invitent le somnambule à s’assoir et à débuter sa déambulation nocturne.
L’usage du velours comme revêtement du sol, du mur et du sommier, intègre le module du lit à la déambulation du somnambule, et permet de conserver l’emprunte de ce dernier, afin de retranscrire ses actions de la nuit passée.