“Entend ce bruit fin qui est continu, et qui est le silence. Écoute ce que l’on entend lorsque rien ne se fait entendre”. Serions-nous encore capable, nous modernes, de suivre le conseil que Paul Valéry vient de nous souffler ? D’écouter le silence ? Dans un monde comme le nôtre, il faudrait bâtir une grande demeure contre le bruit pour que le silence puisse retrouver un brin de ces lettres de noblesse. Dans le passé, les hommes goûtaient la profondeur et les saveurs du silence, propice au recueillement, à l’écoute, à la méditation, à la rêverie et à l’écrin de la création. Sous nos climats, le silence se cherche, se dispute, se conquiert, s’arrache et se perd. Comme une pépite d’or dans un monde bruyant et désordonné, il se révèle pourtant indispensable à notre humanité.